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FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – Alors que la France célèbre le cinquantième anniversaire de sa disparition, l’historien Jacques Julliard s’intéresse au président écrivain dans De Gaulle et les siens, l’un des essais les plus originaux consacrés au fondateur de la Ve République. Une manière de rappeler qu’en France, la politique ne peut se passer de la littérature. (Version longue).

LE FIGARO. – Pourquoi avoir choisi d’étudier la figure de De Gaulle à travers celles de Bernanos, Claudel, Mauriac et Péguy, quatre écrivains catholiques?
Jacques JULLIARD. – De Gaulle considérait la France comme un pays chrétien. C’est une chose qui, un demi-siècle plus tard, peut nous paraître étrange, mais pour lui c’est une évidence: la France est un pays chrétien et, par conséquent, c’est un pays laïque. De ce point de vue-là, de Gaulle n’était pas tellement différent des hommes de la IIIe République qui étaient, certes, anticléricaux, mais spiritualistes. Dans le conflit qui a opposé l’Église et la République à la fin du XIXe siècle, nous avons affaire à deux adversaires mais aussi à deux partenaires. Aucun d’entre eux n’imaginait une France déchristianisée comme elle est en train de le devenir aujourd’hui.
De Gaulle était un catholique convaincu, non traditionaliste certes, mais traditionnel, et chaque fois que les circonstances le lui permettaient, il allait à la messe. En revanche,
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